Samir Addahre-AMBASSADEURDE

S.E. M. SAMIR ADDAHRE
& S.E. M. MENOUAR ALEM

 

 

ANCIEN AMBASSADEURDE L’UNION EUROPEENNE AUMAROC, BRUNO DETHOMASS’EST ENTRETENU AVEC LEURSEXCELLENCES M. SAMIR ADDAHRE, AMBASSADEUR DE S.M. LE ROI DU MAROC AUPRES DU ROYAUME DE BELGIQUE, ET M. MENOUAR ALEM, AMBASSADEUR DE S.M. LE ROI DU MAROC, CHEF DE LA MISSION DU ROYAUME AUPRES DE LUNION EUROPEENNE.

 

L’Eventail – Si le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu, depuis le début de l’année, des révolutions qui ont bouleversé la Région, ces mouvements sont restés limités au Maroc,

 

S.E. M. Menouar Alem – Quand ils abordent le « printemps arabe »-, certains croient pouvoir circonscrire Ie monde arabe a un seul bloc. Or chaque pays a sa spécifié. Tout ce qui a permis ou engendré ces révolutions – L’absence d’institutions politiques, de syndicats, un parti unique, une pensée unique, est étranger à l’histoire du Maroc. Le Royaume a interdit Ie parti unique dès sa première Constitution, les syndicats y jouent un rôle important de longue date et la société civile y est particulièrement dynamique. Deuxième élément – en fait le premier -.le Royaume est l’un des rares pays arabes dont Ia monarchie est le ciment de l’unité. La monarchie n’a donc pas été contestée, mais revendiquée comme élément de stabilité, d’homogénéité et comme ferment de reformes. On peut donc parler, dans Ie monde arabe, d’une spécifié du Maroc, qui préfèrel’évolution sereine a la révolution.

samir addahre

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S.E. M. Samir AddahrePour comprendre Ies pays arabes. Il faut revenir à l’histoire récente, Tous ont recouvré l’indépendance dans Ia seconde partie du siècle dernier et chacun a choisi sa propre voie dans la construction d’un Etat. Ce n’est donc pas un bloc monolithique. Au Maroc, Ie processus de démocratisation a été engagé il y a une quinzaine d’années, avec l’alternance et l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1997, fondée sur la conviction du roi Hassan II qu’avec la chute du Mur, le monde avait changé. De plus. Notre monarchiepluriséculaireest légitime quand, ailleurs, Ies dirigeants étaient issus de coups d’Etat ou de rapports de force appuyés par les grandes puissances. Le Roi a donc pu accélérer Ie processus de réformes, ce qui nous a préservés de la violence. Et ces réformes, elles sont démocratiques : Ie Maroc est Ie seul pays qui, avec l’Instance Equité et Réconciliations’est penché sur la partie sombre de son passé et Ie Roi s’estappuyé sur lasociété civile pour reformer Ie code de Ia famille et donner une véritable autonomie a la femme par une lecture moderniste des principes religieux, en alliant tradition et modernité. C’est donc un choix clair, une construction dans la durée, d’aller vers les standards européens.

 

– II y a eu aussi la rapidité de la réaction du Palais aux mouvements de rue.

 

S.E. M. Alem     — Le rôle actif des partis et dela société civile permet au Roi d’évaluer lesattentes. D’où la réforme de la Constitutionproposée par Mohammed VI dès le          9 mars— la cinquième depuis         1962 — et adopter ensuite par referendum, ce qui va permettre de relancer la régionalisation, renforcer l’indépendance de la justice, confirmer le choix du Premier ministre dans IE partie vainqueur des élections, donner à celui-ci plus de pouvoir et notamment celui dc dissoudre le Parlement et de renforcer IErôle des minorités en faisant de la langue berbère        (amazigh) une Langueofficielle du Royaume.

 

S.E. M. Addahre — Parce que le Roi est une Roi réformateur et parce qu’il y a toujours eu des mécanismes d’intermédiation, la révolutionse fait avec le Roi et non contre lui. Cela dit, les partis politiques devront eux aussi changécar 34 ou 35 partis, c’est beaucoup trop et cela explique une certaine désaffection du politique. Mais avec l’évolution en cours (électionslégislativesen novembre puis communales et régionales l’an prochain) ; Le Maroc se veut à l’avant-garde du monde arabo-musulman. Le Mouvement du    20 février(regroupant la contestation) qui. Audépart, posait de vraies questions s’est malheureusement inscrit, sous l’impulsion de la mouvance islamiste. Dans une surenchère qui peut être source de déstabilisation.

 

 

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Samir Addahre

 Ambassadeur du Maroc en Belgique depuis le début de 2009, Samir Addahre mise sur une collaboration accrue avec la Belgique sur les plans du culte, de la culture, mais aussi de la sécurité et du contrôle des flux migratoires.

D’après les statistiques des différents consulats de Belgique, les Marocains ou Belgo-Marocains installés en Belgique sont au nombre de 350.000. Mais, sur la base d’autres indicateurs, on parle de 600.000 individus…

Samir Addahre                    Samir Addahre               Samir Addahre             Samir Addahre

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